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Les daviers

Une curiosité locale, unique au monde ? en danger de disparition.

Le GR 34 qui mène les promeneurs de Saint Mathieu à Bertheaume, et guide sur leurs premiers kilomètres les pèlerins vers Saint Jacques de Compostelle situé en l’autre « Finis terrae », se laisse découvrir progressivement, offrant les tableaux successifs de ses décors naturels uniques. Pour les plus curieux, il propose des détails plus intimes sur sa flore ou sa faune, ponctuant, de ci, de là d’une touche grise, un tapis de bruyères violines et d’ajoncs d’or, ... ici un élément du mur de l’Atlantique. Là, plus à l’aplomb de la falaise, dans une palette de marrons et d’ocres, mélangés et ponctués de l’argenté des lichens, un autre mur s’élève de l’abîme comme un reste de rempart féodal.
Celui-ci cependant est bien fragile face à la fureur de l’océan. En s’approchant, ne vous penchez pas ... l’endroit ne peut être que dangereux surtout pour les enfants, tout au bord, une pierre plate, ... percée ... énigme ?

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Posé sur le haut du rocher comme un éperon féodal ...

c’est un « davied » (ou davier en français).

Plus d’une cinquantaine d’entre eux s’élevaient ainsi le long des côtes de notre commune.
A quoi servaient-ils ? A la remontée du goémon !
Dès les temps les plus reculés, le goémon est reconnu et très recherché comme engrais naturel. Quelques années avant la révolution une enquête sur la pauvreté dans le Léon, rédigée par le recteur de Saint Mathieu, montre une pauvre vieille, remontant sur son dos un faix de goémon ... début XIXème, un acte de vente nous décrit un davier ... est-ce à dire qu’ils dateraient de cette époque ? Nous n’avons encore aucune certitude.

Toujours est-il que les falaises sont bien hautes dans cette région et qu’un système ingénieux est mis en place pour pallier cette difficulté de remontée des précieuses algues, utilisant la force animale d’un cheval. Un bras en bois, le coat-davied, est placé dans le trou façonné dans la « mein-davied », la fameuse pierre percée et placée en surplomb. Un câble passe dans un réa situé à l’extrémité du bras en bois ; il est amarré à la charge à monter dans la grève, de l’autre côté le cheval, guidé, tire sur la corde pour faire monter cette charge, au dernier moment le bras est basculé permettant au goémon d’atteindre la terre ferme et au-delà, son exploitation.

Mais voilà le temps fait son œuvre, les daviers sont en danger, ils s’écroulent sous le poids des ans et de l’érosion. Bientôt aura totalement disparu un outil extraordinaire, témoin de l’intelligence humaine et de son adaptation au milieu. Déjà beaucoup d’entre eux n’existent plus que dans les mémoires. Il faut sauver les plus caractéristiques. Cela ne peut être le fait que d’une seule personne ... un appel à la mobilisation est lancé ...

Rémy le Martret,

président de PHASE