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Littoral d’Iroise

Édité en 2005 à Brest, 157 pages,

Réédité en 2016

L’idée directrice, point de départ de notre recherche, a été de récapituler, afin qu’ils ne se perdent pas, les noms des différents lieux du littoral de notre commune : grèves, plages, pointes, sites particuliers.

Au travers des nombreux témoignages relatant anecdotes et souvenirs, nous espérons redonner souffle de vie à ce qui, pour le “passant”, peut sembler figé. L’Histoire est présente dans le récit, mais la saveur vient souvent des histoires qui parsèment tant les chapitres des différents secteurs du littoral que ceux relatifs aux divers thèmes.

La plupart des toponymes sont bretons. Ils sont en général orthographiés en langue bretonne. D’autres sont francisés tels, par exemple, Porsmilin, Trez-Hir, Créachmeur, Goazel…pour Porz Milin, Trêz Hir, Creac’h Meur, Gwazell…La phonétique reste souvent la même dans les deux langues. Nous utilisons la forme francisée dans les titres, la forme d’origine étant conservée dans le corps des textes.

La compréhension des noms, pour lesquels le lexique ‘’Breton-Français’’ peut permettre une approche personnalisée, suffit souvent pour découvrir l’activité qui animait ces différents sites en rappelant comment hommes et femmes de ce pays y ont passé leur existence.

Nous avons ajouté un "Topo-Guide". Utilisable par les marcheurs dans les deux sens de parcours du chemin côtier, signalant panoramas et particularités, il renseigne sur les difficultés rencontrées, fortes pentes, escaliers aux marches irrégulières, distances…

Les plus curieux amateurs de cailloux retrouverons, lors de leurs promenades, les précisions développées, dans une approche scientifique, au chapitre ‘’Géologie et Littoral’’.

Sur ce rivage, le promeneur profite de l’harmonie naturelle, son œil a mille et une raisons d’être ébloui, l’air iodé excite sa réflexion et en même temps lui ouvre les portes du rêve. C’est une invitation à découvrir chacune des grèves, à réaliser que, derrière la majesté ou la rudesse du roc, porté par le mouvement tantôt paresseux, tantôt furieux de la houle, il prenne conscience qu’il existe une âme. Celle des générations qui, s’y succédant, y ont laissé leur empreinte.

Le sentier côtier

De Porsmilin au Goazel, 15 kilomètres de sentier serpentent tout le long du littoral de Plougonvelin, rivage parsemé de plages, falaises, criques, grèves, grottes, rochers, révélant des panoramas à couper le souffle des randonneurs les plus chevronnés. Si vous bénéficiez aujourd’hui de ce magnifique patrimoine, remerciez en les ‘’gabelous’’, douaniers qui ont tracé ou fait tracer ces petits chemins pour mieux surveiller la mer.

Vous découvrirez des postes de guet, très bien choisis, ceux de Toull al Logot dominant toute l’anse de Bertheaume, de la Pointe des Cormorans sous l’ancien sémaphore de Créachmeur embrassant toute l’étendue de l’océan du Goulet de Brest à la Pointe Saint-Mathieu.

Nos côtes sont certes dangereuses, la mer souvent houleuse, les courants difficiles à maîtriser, mais, pendant des siècles, les contrebandiers ont pu y débarquer des marchandises de toute nature, à l’abri des regards importuns. Les moyens modernes de communication ont rendu obsolètes ces méthodes de surveillance ; toutefois sur votre parcours, vous pourrez encore de nos jours rencontrer des gendarmes ou des douaniers, munis de puissantes jumelles, fouillant les moindres recoins ; plusieurs arrestations de trafiquants de drogue au large justifient ces précautions.

Au fil des années et de l’abandon des postes de guet, ces sentiers étaient envahis par les herbes, l’ajonc, la lande, les ronces ; il a fallu plusieurs années pour les débroussailler, les élargir. Le 5 mai 1975, le maire de Plougonvelin rendit officiellement à la circulation des piétons ces 15 kilomètres qui font partie du chemin de grande randonnée, le G.R.34. Certains passages sont délicats ; le Topo-Guide à la main vous serez renseignés sur la totalité du parcours ; excellente promenade !

« Si grands qu’à nos yeux soient les espaces, ne sont-ils pas bornés toujours dès que nous leur savons une limite ? Mais ici plus rien n’arrête ; rapide comme le vent, la pensée peut courir et s’étalant, divaguant, se perdant, elle ne rencontre comme eux que les flots », disait Gustave Flaubert lors d’une visite à ce qui est un carrefour du monde et non le bout du monde.