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Dans les pas des pélerins de Saint-Mathieu

Selon le Frère Albert Le Grand, qui écrivit Les vies des saints de la Bretagne Armorique en 1636-1637, « Saint Tanguy a esté fort révéré en Bretagne, et le pèlerinage de son abbaye de S.Mathieu est l’un des plus célèbres de la province ».
Hormis cette affirmation, on sait peu de choses de l’histoire du pèlerinage. Une bulle du pape Grégoire XI en 1372 accorda des indulgences à ceux qui contribueraient aux réparations du pont de Saint Julien à Landerneau, « ubi magnus concursus est perigrinorum euntium ad ecclesias Beatorum Michaëlis in monte Gargano et Mathei in finibus terrae », c’est-à-dire « où il y a une grande affluence de pèlerins se rendant aux églises des bienheureux Michel du mont Gargano ( Saint Michel de Lesneven) et Mathieu de Fine Terre ». Cette rare et précieuse mention atteste la notoriété de notre pèlerinage au cœur du Moyen-Age (XIIè-XVè siècles).

L’existence de l’abbaye n’étant pas assurée avant la deuxième moitié du XIè siècle, c’est dans les décennies suivantes que dut être créée le long des routes qui y menaient l’infrastructure hospitalière vouée à l’hébergement et aux soins des pèlerins. Les vestiges de ces haltes subsistant sur les 20 km qui séparent Saint-Renan de Saint-Mathieu en sont encore aujourd’hui un vivant témoignage.

S’il est difficile d’accorder créance aux tribulations rocambolesques qu’aurait, dans un premier temps, connues le « chef » (le crâne) de saint Mathieu (ramené d’Égypte par des marchands bretons, emmené par les Normands à Salerne en Italie du sud, retour en Bretagne), l’arrivée d’une relique insigne du saint apôtre au XIIè siècle est vraisemblable.

A celle-ci furent ajoutées d’autres précieuses reliques dont un « extrait » du trésor de l’abbaye vers 1646 livre un inventaire impressionnant, à savoir : une partie du « chef » de saint Laurent, une vertèbre du même saint Laurent, une notable portion du « chef » de saint Etienne, l’articulation d’un doigt de saint Mathieu, une portion de la vraie Croix de notre seigneur, et bien d’autres encore. Dans ces conditions, comment ne pas être tenté de braver les souffrances et les dangers de la route pour aller chercher les grâces ou la guérison tant espérées à cette lointaine abbaye du bout du monde !

Le Reliquaire